miércoles, 19 de junio de 2013





















LE CAS DU LOUVRE est la nouvelle œuvre de l’artiste Alex Ceball. Une performance rocambolesque qui prit place au Musée du Louvre à Paris, et fut réalisée en secret dans le courant du mois d’avril 2013 : Elle se conclura par la fermeture du centre, et son retentissement général dans les médias du monde entier. A cette occasion, une fois de plus, l’artiste se sert des nouvelles technologies de l’information, de la transgression de l’espace urbain et des médias, pour s’attaquer aux comportements des citadins et se jouer des utilisateurs des systèmes d’information massifs à travers une performance ironique et violente dont l’unique intention sera la fermeture du Louvre.





L’artiste mène une enquête crue et directe sur l’establishment de l’art contemporain, qui comprend la démystification symbolique des œuvres classiques fondamentales, le concept de tourisme culturel comme marchandise et l’amoralité de l’art comme spectacle. De ce fait, il reprend les usages et les avancées des technologies contemporaines pour mettre en évidence l’inversion des pouvoirs et les manœuvres de manipulation des lignes éditoriales sensationnalistes technocrates, opérées par les médias du monde entier pour fabriquer de l’information.

Ainsi, pendant les trois mois précédant l’action, il réalise un processus créatif composé de deux phases. La première consiste à recueillir des informations exactes et in situ, sur le Musée du Louvre : systèmes de surveillance, voies d’accès, caméras de sécurité, numéro de gardiens de sécurité, salles d’importante ou de moindre circulation, toilettes, escaliers et ascenseurs, flux réels de touristes journaliers (adultes seuls, enfants, groupes), voies extérieures au Musée (rues, avenues, métro, et ponts), temps réels de parcours, entrées et sorties ; le tout dans une documentation détaillée, écrite et photographique, qui sera postérieurement détruite, une fois la performance accomplie.

La deuxième phase du processus consiste en la création de flux d’information de systèmes technologiques secrets pour le recrutement et le monitorage en temps réel des participants à la performance. Durant cette phase, l’artiste utilise le réseau Darknet. : C’est une collection de réseaux utilisés pour partager de l’information et des contenus digitaux distribués entre des nœuds, préservant les identités des personnes qui échangent, en gardant l’anonymat depuis les points d’origine aux points de destination des transferts. Il s’agit de réseaux superposés qui utilisent des protocoles et des ports non standards sur des réseaux sous-jacents, opérant en marge des réseaux publics auxquels ils se greffent, chiffrés en algorithme pour but d’empêcher leur interprétation ou de déchiffrer leur contenu. A travers ce système, l’artiste recruta nombre de personnes intéressées à joindre l’opération : il s’agirait de rentrer séparément, en une seule journée et à la même heure, aux salles du Musée les plus visitées, et de voler les touristes  de la forme la plus discrète possible. Au total, 152 personnes répondront à l’appel, et 148 participeront.

Le jour de l’opération (planifiée pour le 6 avril 2013), les participants rentrèrent déguisés en touristes depuis les accès de la rue de Rivoli, porte des Lios, passage Richelieu, et cour Carrée, avec leurs téléphones cellulaires allumés, et dont les numéros à travers le réseau caché, furent monitorés en temps réel avec le système GPS satellite et la vue aérienne extérieure. La tâche fut de soustraire des objets personnels aux visiteurs, dans différents secteurs : hall Napoléon, entresol, rez-de-chaussée, premier et deuxième étage ; se changer entièrement de vêtements et sortir du Musée puis se débarrasser des objets subtilisés, afin de provoquer un chaos de réclamations au personnel de sécurité et par la suite, la non durabilité du site. Une fois les 148 participants entrés dans le Musée, l’artiste coupa les communications et avec l’aide d’un professionnel informatique, effaça du réseau caché tous les systèmes d’appel et de monitorage créés pour la performance, dans le but d’éviter tout suivi éventuel si l’un des participants se fesait prendre, et préserver ainsi la sécurité de l’artiste, comme celle du reste des participants. De la même manière, toute l’information des systèmes ainsi que les archives écrites et photographiques furent entièrement détruites.

Mercredi 10 avril 2013, la page internet du Musée du Louvre recevait les internautes avec ce message: « Important. Pour des circonstances exceptionnelles, le Musée est actuellement fermé. Nous présentons nos excuses aux visiteurs et nous vous maintiendrons informés de l’heure de réouverture. » Un jour plus tard, la nouvelle était publiée dans la majeure partie des médias les plus importants au monde, imputant la fermeture à une grève des gardiens de sécurité qui protestaient contre la présence de pickpockets, chaque fois plus nombreux et agressifs, à l’intérieur comme à l’extérieur du Musée, et une situation devenue hors de contrôle. De son côté, la direction du Musée demanda des renforts policiers pour améliorer la sécurité. Ce jour même, où les médias relayèrent l’information (11 avril 2013), le Musée rouvrait ses portes, avec une vingtaine de policiers en renfort, selon ce qu’informa  l’agence Europa Press. La nouvelle fut relayée par plusieurs medias comme : El Pais, El Mundo, Radio Televisión Española RTVE, Diario ABC, The Guardian, The New York Times, TIME, BBC, The Telegraph, CNN, Washington Times, The Times, Le Figaro, Le Monde, Le Parisien, Libération, Le Nouvel Observateur, et Paris Match.



































Avec cette performance, l’artiste utilise le Musée du Louvre comme matière première pour la réalisation d’une œuvre à part entière et d’une dimension supérieure.  Il se sert du problème déjà ancien de l’institution museistique, pour assurer la concrétion de l’œuvre artistique à grande échelle. Le concept de performance est utilisé ici comme ressource supplémentaire pour la réalisation de l’un de objectifs de l’œuvre : permettre aux œuvres les plus importantes et clés de l’histoire de l’Art et de l’Humanité un moment de repos, les laisser se regarder seules à seules à la lumière du jour, et les préserver d’une horde de milliers de touristes. Œuvre perpétuée par un seul Être, possédant une affection telle pour l’art et son histoire, qu’il faille les protéger, ne fût-ce que pour une seule journée, de la lente et inexorable dégradation physique, philosophique et interprétative, bien au delà de la simple attraction touristique.

De la même manière, l’artiste attaque et modifie la conduite de centaines de milliers de personnes en les empêchant d’emprunter un itinéraire déjà tracé, et en les mobilisant vers d’autres environnements. Pour cela, il utilise un groupe de volontaires,  performers, comme s’il s’agissait d’une armée gardienne de ces œuvres, contactés depuis le secret le plus absolu de l’invisibilité, dans un monde parallèle mais qui existe bel et bien.  Un monde technologique,  de réseaux sociaux et de nœuds, qui représentent l’un des éléments centraux de la vie et du monde contemporain. La réalité 2.0, et celle qui existe greffée à elle; utilisée par tous ceux qui se dédient aux activités illégales ou dissidentes, comme le trafic d’armes ou de drogues, la prostitution, les transactions bancaires, ou l’espionnage international. L’artiste ouvre le débat, avec cette performance et sa méthode, sur la possibilité, à notre époque, d’exercer un changement sur les rôles du pouvoir, jusqu’à être capable de les inverser ; comme ce qui s’est passé durant cette dernière partie de notre Histoire universelle récente : la chute de dictatures dans le monde Arabe, les soulèvements sociaux charriés par la crise financière contre les banques et les représentants politiques de l’occident, comme contreculture.







































Enfin, l’artiste réalise une de ses meilleurs œuvres jusqu'à l’heure, détruisant intentionnellement touts types de preuves. Il apparait en créant une onde globale, en manipulant lui même les médias les plus importants du monde, car il participe à la création d’une nouvelle, qui, il sait déjà, sera publiée pour son caractère sensationnaliste. Puis, il  s’évanouit, en revenant à l’obscurité de l’anonymat, disparait dans la spéculation des médias. Il souligne ainsi leur propre réalité, et l’une des causes les plus fortes de perte de crédibilité de ces mêmes médias, débouchant sur une crise actuelle qui s’amplifie, avec Internet comme principal danger.


LE CAS DU LOUVRE, de manière cinématographique, met en relief l’intelligence de l’œuvre de l’auteur, caractérisée comme un portrait de la culture la plus proche et palpitante, mouvante, capable de s’accorder au moment, et de se diversifier en forme et en contenu. Ce qui, pour l’artiste, passe par un rapport à son propre déplacement, comme que sujet et créateur, dans un changement constant comme fil conducteur d’une œuvre qui sert à refléter et comprendre notre société et ses mutations, encore une fois, de la forme la plus pédestre envisageable.



Médias français sur LE CASE DU LOUVRE_


LE MONDE:

LE FIGARO:


LIBÉRATION:

L'EXPRESS:

LE PARISIEN:

FRANCE3:

LE NOUVEL OBSERVATEUR:

PARIS MATCH:

METRO:

EUROPE1:







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un projet de
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